1, 2, 3 Courtois, une famille de vignerons

Les Cailloux du Paradis & Le Clos de la Bruyère

Dans la mouvance du vin “nature”, Claude Courtois est une figure historique, à la fois incontournable et marginale. Incontournable parce qu'il ne s'est jamais départi de son engagement total et sans compromis de paysan respectueux de la vie du sol et de la biodiversité, de ses premières vignes en Provence dans les années 80 – abandonnées pour cause d'incendies récurrents – à la création en 1992 de son domaine Les Cailloux du Paradis en Val de Loire, à Soings-en-Sologne (Loir-et-Cher) aux confins de la Sologne et de la Touraine, sur terroir argilo-siliceux.

Marginal parce qu'il mène son domaine (18 ha, dont 6 de vignes) – sa ferme, plus exactement, avec animaux, champs, verger, bois – hors des contraintes d'AOC, avec divers cépages, les traditionnels de la région (sauvignon, menu pineau, romorantin, gamay, côt, cabernet franc) mais aussi des variétés inhabituelles ou méconnues : une diversité qu'illustre la cuvée emblématique Racines. Parmi ces cépages non locaux, le vigneron montre une prédilection particulière pour le gascon, cépage rouge peut-être originaire de l'Orléanais mais qui a surtout connu jadis son heure de gloire dans l'Yonne, le berceau familial des Courtois : c'est lui qui constitue la bien nommée cuvée L'Icaunais.

Plus audacieusement, il s'est aussi intéressé à la syrah – il s'en serait planté naguère dans le Val de Loire –, ce qui n'est pas allé sans nombreux problèmes avec les autorités viticoles (procès, amendes)… et s'est terminé par le surgreffage des pieds interdits avec le fameux gascon. Autre forme de marginalité par rapport à la viticulture conventionnelle dominante, la philosophie de travail du domaine qui exclut tout produit chimique dans la vigne comme dans le chai.

 

 

Au cours des années 2010, Étienne Courtois, le fils cadet de Claude, a repris progressivement les rênes des Cailloux du Paradis sans rien changer à la philosophie du domaine.

À partir de 1998, Julien Courtois, le fils aîné de Claude, a créé avec sa compagne Heidi Kuka son propre domaine, Le Clos de la Bruyère, sur le même village de Soings-en-Sologne. Le vignoble compte 5 ha également argilo-siliceux, avec un encépagement typiquement ligérien en blanc (cuvées Esquiss et Évidence) comme en rouge (cuvée Ancestral, avec l'apport de l'inévitable gascon), et avec une même philosophie de travail totalement naturel.

Singuliers, parfois “atypiques”, voire déroutants dans l'absolue sincérité de leur élaboration, tels sont les vins des Courtois père et fils.

 

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